À l’heure où la transparence et la durabilité deviennent des critères de plus en plus déterminants dans nos choix de consommation, le tourisme équitable se distingue par ses pratiques responsables, tant envers les prestataires locaux que les voyageurs. Plongée dans les coulisses d’un modèle où la solidarité guide l’économie.
Le modèle du tourisme équitable repose sur les principes de l’économie sociale et solidaire : primauté de l’humain sur le capital, lucrativité limitée, gouvernance démocratique, solidarité. Cela se traduit concrètement par une relation commerciale fondée sur le dialogue, la co-construction, et le respect mutuel.
Ce modèle défend notamment les « petits producteurs du tourisme » : guides indépendants, artisan·es, familles qui accueillent chez elles les voyageurs, etc. Il valorise leur travail, leur savoir-faire et leur engagement, en leur assurant des conditions de travail décentes et une voix dans les décisions.
Dans le tourisme conventionnel, les prix sont souvent fixés unilatéralement par les voyagistes. Ils sont dictés par la logique du marché, et l’objectif de maximiser le bénéfice de l’agence de voyage. Dans le tourisme équitable, la démarche est fondamentalement partenariale. Ce sont les partenaires locaux, souvent des communautés, des familles ou des microentreprises, qui proposent en premier lieu les prix des prestations : hébergement, restauration, guidage, activités culturelles…
Ces tarifs sont peu ou pas négociés par les voyagistes équitables, qui privilégient la confiance et la transparence. Cette approche permet de garantir que les personnes impliquées dans l’accueil des voyageurs puissent vivre dignement de leur activité touristique. La relation s’ajuste avec le temps, au fil des échanges et de l’amélioration des prestations proposées.
Le coût d’un séjour équitable se compose de plusieurs postes bien identifiés :
Contrairement aux agences classiques, les voyagistes équitables sont des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ils ne versent aucun dividende à des actionnaires, et leurs frais de fonctionnement sont calculés au plus juste, dans l’objectif de maximiser les retombées économiques pour les territoires d’accueil.
Dans le tourisme équitable, la transparence n’est pas un slogan, c’est une pratique. Les voyagistes porteurs du Label Tourisme Equitable s’engagent à communiquer leur grille tarifaire aux prestataires locaux et aux voyageurs.
Chaque année, ils partagent avec l’ATES des données détaillées sur la répartition de leur chiffre d’affaires : quelle part revient aux prestataires locaux ? Quelle part couvre les frais de fonctionnement de l’agence ? Quelle est la contribution au fonds de développement ? Ces informations sont ensuite restituées au grand public dans un baromètre annuel, garantissant un haut niveau de transparence.
C’est là une originalité majeure du tourisme équitable : alors que dans le tourisme traditionnel les marges et commissions sont souvent opaques, ici, le client peut comprendre précisément l’usage de son argent, et les prestataires locaux connaissent la chaîne de valeur dans son ensemble.
Dans un souci constant de justice économique, les voyagistes équitables révisent régulièrement les tarifs avec leurs partenaires. Chaque année, en fonction de l’évolution du contexte local (inflation, coûts des matières premières, etc.), les prix peuvent être ajustés pour continuer à garantir une juste rémunération.
Cette dynamique de révision prend aussi en compte l’amélioration continue des prestations, rendue possible par des formations, des échanges de bonnes pratiques ou encore des investissements permis grâce au fonds de développement. Elle permet aux partenaires locaux de gagner en autonomie, de diversifier leurs revenus et de renforcer la qualité de l’accueil proposé aux voyageurs.
Autre particularité du tourisme équitable : les prestations sont réglées à l’avance. Une fois le programme du voyage validé entre le voyagiste et son partenaire local, un paiement est versé bien avant le départ des voyageurs, parfois jusqu’à 15 jours avant le séjour. Cette pratique évite aux partenaires d’avoir à avancer les frais, leur assure une sécurité financière et renforce leur capacité à organiser un accueil de qualité.
Un prix juste, ce n’est pas seulement une juste rémunération pour les prestataires. Dans le tourisme équitable, une part du prix du voyage est dédiée au renforcement des organisations locales et à la transition écologique et sociale dans les territoires. Grâce au fonds de développement, des projets collectifs voient le jour : gestion durable des ressources, accompagnement des femmes dans l’activité touristique, renforcement des capacités des communautés locales…
Le prix ne reflète donc pas uniquement des services touristiques, mais aussi des engagements forts en faveur du développement local, de l’égalité, et du respect de l’environnement. Il ne représente pas nécessairement un surcoût pour les voyageurs, puisque les marges des voyagistes sont volontairement peu élevées par rapport aux pratiques du tourisme conventionnel.
Dans un monde où le prix est trop souvent le seul critère de choix, le tourisme équitable invite à regarder au-delà de l’étiquette. Derrière chaque tarif, il y a des personnes, des histoires, des territoires, des projets collectifs.
Choisir un séjour équitable, c’est faire le choix :
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