Bien choisir son séjour écotouristique : évitez les pièges en optant pour le tourisme équitable !

27 Juin 2025 -
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L'écotourisme est souvent présenté comme une solution durable pour voyager tout en respectant la nature : mais choisir un séjour écotouristique peut relever du véritable défi. Voici comment éviter les pièges et s'assurer que votre voyage contribue réellement à la transition écologique et sociale.

L’écotourisme est souvent présenté comme une solution durable pour voyager tout en respectant la nature. De ce fait, ce type de tourisme a connu une popularité croissante ces dernières années. Pourtant, il ne suffit pas de se rendre dans un espace naturel pour que son voyage soit véritablement écoresponsable. Entre les risques de greenwashing et les impacts sociaux ou environnementaux mal estimés, choisir un séjour écotouristique peut relever du véritable défi. Voici comment éviter les pièges et s’assurer que votre voyage contribue réellement à la transition écologique et sociale.

 

Comprendre les bases de l’écotourisme

Historiquement, l’écotourisme est une forme de voyage centrée sur la découverte de la nature et des écosystèmes, visant à sensibiliser les voyageurs et à soutenir la conservation. Popularisé dans les années 1980, il était initialement défini comme un tourisme vers des zones d’intérêt écologique : ainsi, un séjour écotouristique permettait d’observer la faune sauvage et de contribuer à des projets de préservation. En 1990, Megan Epler Wood, experte renommée en écotourisme, a enrichi cette définition en insistant sur l’importance du bien-être des populations locales. L’écotourisme est alors devenu un « voyage responsable dans des espaces naturels qui protège l’environnement et améliore les conditions de vie des communautés locales ».
En 2016, le Global Ecotourism Network a ajouté une dimension éducative à cette définition : l’écotourisme doit sensibiliser autant les touristes que les hôtes à la protection de la nature.

> En savoir plus sur l’écotourisme

Cependant, cette vision idéale est parfois trahie par des pratiques trompeuses ou mal adaptées. Dès lors, il n’est pas facile de choisir entre les multiples offres de séjours qui se réclament de l’écotourisme, ou affirment être écoresponsables. Voyons comment éviter les écueils.

 

Les pièges à éviter dans l’écotourisme

 

1. Greenwashing : quand le « vert » n’est qu’une apparence

Beaucoup d’opérateurs utilisent le terme « écotourisme » comme argument marketing, avec un engagement écologique réel faible. Par exemple, des complexes hôteliers luxueux dits « écolodges » se prétendent écologiques, tout en consommant énormément de ressources pour offrir des prestations de confort excessif. Ces hébergements peuvent ainsi dégrader l’environnement qu’ils affirment protéger.

Les séjours labellisés « Tourisme Équitable » par l’ATES prévoient des hébergements en chambres d’hôtes ou petits hôtels locaux, au confort simple et authentique, utilisant des ressources locales et soutenant l’agroécologie. Ce modèle garantit un véritable respect des équilibres écologiques et sociaux.


2. Le tourisme dans la nature n’est pas toujours écoresponsable

Visiter des espaces naturels ou participer à des activités d’aventure n’implique pas automatiquement une démarche écoresponsable. L’écotourisme exige une approche structurée et consciente : les activités doivent respecter les écosystèmes, éviter toute perturbation de la faune et promouvoir la conservation. Au-delà, il ne s’agit pas que de respecter l’environnement, mais de mettre en pratique une vision plus globale de l’écologie, dans laquelle les droits des populations locales et des travailleurs locaux sont respectés, et les hôtes perçoivent une juste rémunération pour l’accueil des touristes.

Ainsi, les agences de voyages labellisées Tourisme Équitable par l’ATES mettent en œuvrent des critères stricts. Ces critères ont pour objectifs :

  • d’assurer de la satisfaction des communautés qui accueillent les voyageurs,
  • de garantir une juste rémunération pour toute personne impliquée dans l’accueil des touristes, ainsi que des conditions de travail décentes.
  • d’assurer que l’activité touristique ne s’effectue pas au détriment d’autres activités économiques locales : par exemple, utilisation de la ressource en eau suffisante pour les besoins de l’agriculture locale.

> Qu’est-ce qu’un prix juste ?
> Agroécologie et tourisme équitable : des liens forts


3. L’impact des transports souvent ignoré

Si un séjour écotouristique encourage des pratiques responsables sur place, le discours commercial de certains opérateurs masque parfois l’empreinte écologique des déplacements. Un voyage en avion génère plusieurs tonnes de CO₂ par personne. De fait, les voyages lointains doivent rester exceptionnels, durer au moins deux semaines et maximiser les retombées locales.

Les agences de voyages labellisées Tourisme Équitable se sont dotées de critères très exigeants, et d’une stratégie collective pour réduire l’empreinte des séjours sur le climat.

> La stratégie de l’ATES face au dérèglement climatique


4. Des initiatives parfois nuisibles aux populations locales

Certaines initiatives écotouristiques, bien qu’animées par de bonnes intentions, peuvent marginaliser les populations locales. Par exemple, au Kenya, des réserves naturelles ont été créées au détriment des populations autochtones, déplacées pour « protection environnementale », au profit d’investissements hôteliers internationaux. Ces projets ignorent souvent les droits des habitant·e·s. De ce fait, ils créent des tensions entre leurs besoins et ceux des touristes.

Le tourisme équitable et solidaire repose sur des partenariats avec les communautés d’accueil. Il soutient leur organisation et leur combat pour décider de la gestion de leurs territoires, et bénéficier des retombées économiques du tourisme. Cette approche renforce l’autonomie locale.

> En savoir plus sur le tourisme communautaire


Le tourisme équitable et solidaire : une garantie d’engagement pour la transition écologique

Pour éviter ces pièges, il est préférable de se tourner vers des séjours labellisés Tourisme Équitable par l’ATES. Ces voyages ne se contentent pas de minimiser les impacts négatifs. En outre, ils apportent également une contribution positive aux territoires visités.

En 2019, une étude de l’ATES a démontré les bienfaits du tourisme équitable dans des pays comme le Pérou, l’Inde ou Madagascar. Les résultats mettent en évidence des effets transformateurs : une meilleure répartition des retombées économiques, un renforcement des organisations locales, et une revitalisation des pratiques culturelles et environnementales. En 2024, une étude réalisée de manière indépendante a confirmé les atouts des partenariats équitables noués entre les voyagistes labélisés.

> L’étude d’impact sur le tourisme équitable et solidaire de l’ATES

Comment choisir un séjour éco-responsable ?

  1. Vérifiez les labels. Renseignez-vous sur la qualité des labels arborés par les agences de voyage : quels sont leurs critères ? Quelles valeurs les sous-tendent ? De quel organisme dépendent-ils ? Les évaluations sont-elles indépendantes ? Les audits sont-ils réguliers ? Les labels sérieux sont transparents sur toutes ces questions, ce qui les distinguent des simples marques.

> Comment sont construits les séjours labellisés Tourisme Équitable ?

  1. Interrogez votre agence de voyage. Comment sont construits les partenariats avec les prestataires dans les destinations ? Comment l’empreinte écologique est-elle réduite ? Quels sont les engagements concrets pour l’équité et l’environnement ? Les professionnels du voyages engagés et passionnés n’auront aucun mal à vous renseigner sur leurs actions concrètes !

  2. En France, pensez aux Parcs Nationaux et aux Parcs Naturels Régionaux ! Si vous souhaitez planifier votre séjour écotouristique vous-même, privilégiez les prestations estampillées « Marque Valeur Parc« . Ces prestations répondent à des critères stricts et à des exigences de durabilité.

  3. Favorisez les structures locales. Choisissez des hébergements et activités gérés par des habitant·e·s. Cela soutient l’économie locale et encourage les partenariats équitables.

  4. Suivez le guide. Tournez-vous vers des guides locaux et experts de leur destination. Ils pourront vous faire découvrir leur destination en privilégiant les initiatives locales, et en leur assurant un juste revenu.

  5. Évitez le piège du volontourisme. Privilégiez des initiatives basées sur l’émancipation, l’égalité et une solidarité réciproque, qui ne commercialisent pas du bénévolat !

> Un voyage humanitaire, synonyme d’un voyage solidaire ?

  1. Privilégiez les transports durables : Réduisez la fréquence des voyages en avion et favorisez des séjours prolongés. Optez plus souvent pour des destinations proches. Également, choisissez des destinations accessibles par des moyens de transport à faible impact carbone : le vélo, la marche, les transports en commun.

  2. Informez-vous avant de partir : Renseignez-vous sur les enjeux écologiques et sociaux de la région. C’est pourquoi les agences labellisées Tourisme Équitable sensibilisent tous leurs voyageurs avant chaque départ.

Voyager autrement, pour un tourisme durable

Un séjour écotouristique ne se résume pas à visiter des paysages naturels. En effet, il implique également une responsabilité envers les populations et les écosystèmes.

En choisissant des séjours labellisés Tourisme Équitable par l’ATES, vous soutenez une forme de tourisme qui place l’équité, la solidarité et la durabilité au cœur de son approche. Ensemble, habitants des destinations, voyageur·euse·s et professionnel·le·s du tourisme peuvent construire un modèle de mondialisation respectueuse et vertueuse, où chacun·e trouve sa place.